Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Palem Candillier, alias L’Ambulancier, j’écris des chansons electro-rock en rêvant que New-York est française et que les Tortues Ninja existent. Non, pardon : ça, j’en suis convaincu.
Et en un mot ?
Pizza.
Quel est ton rôle au sein du label ?
En plus d’être un des artistes Tadam, j’apporte mes petites compétences en administratif ou en organisation, je propose mes services de montage vidéo et je fais des jeux de mots navrants pour égayer les réunions.

Qu’est-ce que tu aimes chez TADAM ?
La coopération, le fait d’arrêter de vouloir tout faire seul. Les valeurs aussi, évidemment ! C’est important de partir de principes ensemble, l’industrie musicale a vraiment besoin de se refaire une éthique, on ne l’a que trop constaté ces derniers temps.
Quel est ton parcours musical ?
J’ai commencé à former des groupes de façon sérieuse à 19 ans. La plupart du temps j’y étais auteur/compositeur et chanteur avec ou sans guitare, mais ça m’est arrivé aussi d’accompagner des artistes, c’est encore le cas aujourd’hui avec Sophie Le Cam. Mes plus gros projets ont duré quelques années : The Bree Van De Kamps et surtout So Was The Sun, qui était mon bébé musical pendant dix ans. Mais une fois que j’ai eu l’impression d’avoir fait le tour des possibilités avec ce groupe, L’Ambulancier s’est peu à peu imposé. Tout ça m’a permis d’enregistrer des disques, d’apprendre à jouer avec les autres, de trouver ma place et de faire beaucoup de scènes… ça m’a occasionné aussi des cheveux blancs, des dépressions nerveuses et des mises en PLS mais je ne sors pas aigri. J’ai aussi un groupe de reprises professionnel, Les Reines du Baal. Sauf aux tous débuts, je ne me voyais pas brailler les chansons des autres, rabâcher des hits, et pourtant ça s’est doucement construit depuis 2017 et on a monté cette aventure entre copains. Et ça m’a énormément appris de jouer et de décortiquer des morceaux connus. Bon, c’est un peu le bordel tout ça !
Quelles sont tes influences ?
À part les Beatles et Souchon, il y a eu Sonic Youth, qui été mon gros choc de jeune adulte. Les Queens Of The Stone Age aussi, même si j’ai un peu lâché. Pas mal de hardcore et de post-hardcore, comme At The Drive-In, Glassjaw et Cancer Bats, pour le côté vraiment bourrin. Joy Division. Radiohead période 2001-2003. En plus récent, il y a Carpenter Brut, Girl Band, La Féline et Eddy de Pretto.
Un artiste que tu écoutes mais que t’assumes pas trop ?
C’est un plaisir régressif mais j’écoute toujours Limp Bizkit et Korn ! En fait ces groupes ont vraiment créé un truc au niveau du son, même s’il y avait parfois pas mal de pose dans le néo-métal il y avait des propositions artistiques sympa et puis les barrières entre le rock et le rap sautaient sans complexe. Mais j’ai réalisé le côté parfois viriliste ou bas du front de cette scène, avec le recul. Encore que, Limp avait repris du George Michael et Jonathan Davis revendiquait d’être un “fagget”… Bon et il y a pas mal de déchets dans les albums.
Ton meilleur souvenir de concert
Future Of The Left (ex-Mclusky) à la Maroquinerie en 2012 je crois. Le guitariste m’a hissé sur scène, scotché une bière sur le front, s’est allongé en me faisant signe de tout lui verser dans la gueule. Puis on a continué à beugler les paroles pendant qu’il me léchait la bouche. Normal.
Ta pochette d’album préférée
Je crois que Revolver des Beatles est au top. Elle est cheloue mais en même temps elle colle complètement avec son époque et sa musique, du moins l’idée que je m’en fais. Comme c’est un album très artisanal, très fabriqué à l’ancienne je trouve et presque expérimental, les dessins et les collages de Klaus Voormann marchent de fou. C’est pas encore psyché, mais ça annonce “attention, nous-mêmes on ne sait pas trop ce qu’on a fait mais ça va être génial”. Et c’est le cas !
Une BO de film qui t’a marqué
En tant que gosse des années 80, j’ai été nourri aux John Williams et Alan Silvestri, et un peu aussi à Michel Legrand que j’estime énormément, mais je pense que ce sont des BO de jeux vidéo qui m’ont plus marqué. Désolé, je triche un peu ! Les petites mélodies 8 bits de Link’s Awakening et d’autres sur Game Boy, le niveau… Les BO de la série des Fallout sont parfaites aussi.

Ton album préféré ou un TOP 3 !
“Unknown Pleasures” de Joy Division. Mais ça change tout le temps. “Carpenterbrutlive” est fou aussi.
Le 1er disque que tu as écouté ? ou un artiste qui a été une révélation pour toi ?
Je pense surtout à “In Utero” de Nirvana, complètement acheté par hasard dans une brocante quand j’avais 12 ans et qui me fascinait pas mal. Je le trouvais déjà hyper hostile, complexe. J’ai mis beaucoup de temps à rentrer dans ce disque, mais ça a payé puisque j’ai écrit mon premier livre dessus !
C’est quoi ton titre du moment, celui que tu écoutes en boucle ou que tu forces à mettre en soirée en criant “CA C’EST MA CHANSON!!!” ?
“Le Perv” de Carpenter Brut, “One Armed-Scissor” de At The Drive-In ou plus probablement “Africa” de Toto, mais ça c’est un kink.
Si on veut te faire chialer, il faut mettre quel son ?
“The Long And Winding Road” des Beatles. C’est vraiment la chanson qui met les larmes aux yeux directement, et j’ai eu la chance d’entendre et de voir Paul McCartney la jouer en 2015, je crois que j’ai arrêté de respirer pendant 3 minutes.
Un mot pour décrire ta playlist ?
Autoradio.
Et tes parents ils écoutaient quoi ? A quoi étais-tu bercé ?
Je ne viens pas d’une famille de grands mélomanes en général, en fait beaucoup de choses se sont faites par accident. Exemple : ma mère était prof d’anglais, donc Beatles partout à la maison, c’est logique culturellement ! Mais j’en ai développé une obsession, j’ai bouffé des tonnes de livres et de disques des Fab Four et ça me suit encore aujourd’hui ! Pareil pour toutes mes références un peu new-wave et pop des années 80 (The Connels, 10cc, Toto) : elles viennent de compilations sur K7 qui passaient dans la voiture. On parlait justement d’autoradio ! J’ai appelé ça plus tard ma “Backseat Music”… C’est la musique que tu finis par intégrer à force de voyages sur la banquette arrière et qui devient ta B.O. d’enfance, comme dans Les Gardiens de la Galaxie ! Et puis il y a Alain Souchon, le grand, qui ne m’a jamais déçu depuis “Foule Sentimentale”. Alors tu mélanges ces trois choses et ça te donne “L’Ambulancier Origins” !
A quel moment écoutes-tu le plus de musique ?
Dans les transports ou quand je marche. J’écoute systématiquement du son quand je me déplace parce qu’il existe tellement de projets géniaux, d’artistes émergents, de classiques sur lesquels je me suis jamais attardé, et j’avoue avoir du mal à me poser chez moi et à mettre quelque chose sur la platine. Donc je mets à profit ces moments-là de la journée pour faire une découverte. Dernièrement je me suis fait tout le début de carrière d’Elton John, des groupes de krautrock et la disco de L’Envoûtante, du super rap français avec une batterie à la Dave Grohl.
Question pour les geek de matos, sur quoi tu joues ? Quel est ton set-up ?
Je suis le seul artiste Tadam sans batterie, donc il y a forcément des boîtes à rythmes et des samples qui sortent de mon laptop, et mes musiciens jouent avec. Je suis en train de faire évoluer la partie technique, parce que j’ai envie de trouver des solutions qui sonnent bien et qui sont fiables pour cette configuration assez particulière guitariste/bassiste + samples. Côté instruments je joue en général sur des Telecaster hybrides (72 et 72 Deluxe), des pédales Jam et un ampli Hot Rod, et je trouve pas mal de mes sons de synthés avec le MicroBrute de chez Arturia et le Akai Miniak. Je bosse mes drums sur BFD3. Le reste, c’est en pleine mutation dans les égouts de NYC…
Le mot de la fin
Mangez des disques, tout le temps !
Choix 2 : Cowabunga.
La playlist
Paul McCartney, Beck – Find my way
Rage Against The Machine – Vietnow
Delayre – Amok
ESG – Keep on moving
Jim Ward – Paper Fish
Jeanne Rochette – Quand je m’aime pas
Protomartyr – June 21
Tomahawk – Pretadors and Scavengers
Carpenter Brut – Blood machine theme
Mick Jager & Dave Grohl – Easy Sleazy